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mardi 29 décembre 2015

Adoumin - Cocody Blockhauss



PRIX ++
CADRE ++
CUISINE -
CUISINE +
Le stress et la pollution d’Abidjan poussent souvent ses habitants à quitter la ville le temps du weekend. Mais cette envie de tranquillité est parfois bridée par la perspective des bouchons et de la conduite sauvage sur la route de Bassam ou d’Assinie. Pilipilille vous propose donc une alternative proche de Cocody : un déjeuner en bord de lagune à Blokoss, véritable petit village Ébriés au cœur de la ville.

Au hasard, nous avons donc erré pour trouver un maquis dans le quartier et sommes tombés sur l’Adoumin. Imaginez-vous un portique géant suivi d’une longue allée qui mène à la partie restaurant. Se présentent alors quelques petites tables et un ponton avec une vue imprenable sur la lagune : le cadre est parfait et tout à fait « choco ». L’air est vivifiant, l’espace n’est pas saturé et nous ne sommes pas dérangés par les voisins puisque nous sommes seuls ! Les tables sont bien dressées, nappes blanches et couverts en argent pour un service aux petits soins.

Nous nous installons donc et choisissons une carpe avec des frites d’ignames à 8000F, une brochette de filet de bœuf à 5000 F et du crabe braisé avec riz et allocos à 4000F. La seule perspective de manger du crabe nous met le cœur en joie car nous en cherchions depuis longtemps ! En attendant nos plats, nous sirotons nos verres en profitant du calme ambiant ! Le cadre est magique et permet d’attendre durant l’heure que nous passons avant d’être servis… (Bien que le restaurant soit vide…)

Lorsque les assiettes arrivent enfin, nous sommes un peu déçus :
•    La brochette de filet de bœuf est classique et sans excentricité, la viande est bonne mais aucun assaisonnement particulier.
•    La carpe avec les frites d’ignames est servie avec la classique et sempiternelle sauce oignons-tomates : bien qu’étant assez grosse elle n’a pas été marinée avant la cuisson…

•    Le crabe braisé avec du riz et des allocos : un crabe est bien cuit et appétissant mais rien ne nous est servi pour le déguster : ni pinces, ni rince-doigts !


Ajoutons également que les accompagnements étaient très légers et l’ensemble des plats extrêmement pimenté !!! Mais pourquoi faire aussi épicé ? Cela correspond-il aux papilles des habitués ou est-ce pour masquer le goût des aliments, trop fades ou pas assez frais ? 




En résumé, l’Adoumin, avec pour atouts son immense superficie, son cadre magnifique et son excellente situation géographique, aurait dû tirer son épingle du jeu. Malheureusement, entre les défauts impardonnables (une heure d’attente pour trois personnes), les oublis du service (pas moyen d’ouvrir le crabe) et la saveur endiablée des plats, il s’en tire avec une impression mitigée. Points positifs : le prix, plus que raisonnable (20.000 F pour 3 avec des sodas) et les serveurs souriants ! 

jeudi 12 novembre 2015

Phénicia - rue des Jardins (après Hayat)


PRIX +++
CADRE -
CUISINE +++
SERVICE +
Rue des Jardins, à droite après le supermarché Hayat, le Phénicia est un lieu exigu et discret, coincé entre deux boutiques. Une fois passées les marches menant à l’entrée, une salle climatisée couleur « vert hôpital », aux gravures défraîchies, se présente au client. Mais derrière les quatre pauvres tables, se cache une pépite de la cuisine libanaise, incomparable aux autres fast-foods de charwarmas.

Les serveurs accueillent poliment les clients mais sont parfois également cuisiniers… Une fois repérés, ils vous remettent rapidement la gigantesque carte et vous offrent quelques carottes marinées et olives savoureuses. Si la commande est prise assez vite, il arrive que l’attente mette vos estomacs à rude épreuve (les clients ayant choisi la formule à emporter devant également être servis…). Les boissons n’ont rien d’extraordinaire et il n’y a malheureusement pas d’assortiment de mezzés au menu. Chacun compose le sien parmi les nombreuses entrées proposées pour 1500/2000 FCFA l’assiette. 

Après plusieurs passages dans ce restaurant, nous vous en conseillons quelques-unes à partager. Les portions étant plus que généreuses, 4 mezzés suffisent pour 2 personnes le midi.
Nos coups de cœur : 
    • A partager :
  • Les falafels: beignets de pois chiches aux herbes, accompagnés d’une petite salade.
  • Le Baba Ghannouj (purée d'aubergine à l’ail): bien épicé et fondant en bouche, un incontournable à commander absolument !
  • Les feuilles de vigne: riz épicé roulé dans les fameuses feuilles et accompagné d’un trait d’huile d’olive. Elles sont tièdes et délicieuses !
  • Le houmous (purée de pois chiches) : onctueux et rehaussé d’une touche d’huile d’olive, incomparable avec les variétés en boîte du supermarché !
    • Côté plats:
  • Le Chawarma: un peu petit mais bien fourni en viande, avec une sauce à la moutarde. Il se laisse déguster facilement.
  • Le cheeseburger: l’un des meilleurs que nous ayons goûté. Le pain est frais, la cuisson de la viande parfaite, le fromage fondant à souhait et les frites maisons croquantes. On en redemande !
Vous l’aurez donc compris, le Phénicia est l’un de nos chouchous de la rue des jardins. Certes, il ne paie pas de mine… Mais si vous surmontez votre appréhension, vous pourrez déguster des plats frais, préparés sur place, par une équipe aux petits soins. Le chef vient même parfois saluer les clients pour savoir si tout s’est bien passé !

Une astuce : pour profiter des petits plats du Phénicia sans les inconvénients, n’hésitez pas à utiliser le service à emporter et à vous installer tranquillement à la maison pour les déguster !




Eperlan - Plateau (en face de la BICICI)

PRIX +
CADRE +
CUISINE +++
SERVICE +

En ce drôle de mois d’octobre, nous cherchons un endroit pour déjeuner à deux au Plateau. Si les lieux ne manquent pas pour faire manger au plus vite les travailleurs, une soudaine envie de prendre de la hauteur (gastronomiquement et physiquement) nous pousse vers l’Eperlan, situé en face de la BICICI. Après avoir gravi les trois étages pour nous mettre en appétit, nous arrivons dans une salle au décor minimaliste dont la climatisation glaciale à tendance à nous refroidir un peu. Direction la terrasse pour avoir une vue imprenable sur l’agitation du Plateau, entre taximen qui grillent les priorités, grosses berlines et vendeurs qui s’agitent. Les serveurs, prévenants et efficaces, nous installent rapidement en nous proposant la carte. Se pose alors la sempiternelle question de la disponibilité des produits (75% de la carte). 

Les formules offrent de belles propositions pour les gourmands :

1 - Entrée + plat : 1500 FCFA + le prix du plat
2 - Plat + dessert : 1500 FCFA + le prix du plat
3 - Entrée + plat + dessert : 3000 FCFA + le prix du plat

Le prix des plats oscille entre 3000 et 7000 FCFA pour les viandes, poissons et autres fruits de mers. Nous choisissons les formules 1 et 2, en nous promettant de partager. Nous goûtons aussi un jus de fruits de la passion : fait maison, il est frais et pas trop sucré (mais ce petit verre rempli à ras-bords semble tout de même riquiqui et un peu cher…). Nous avions déjà testé les jus de gingembre et de bissap (hibiscus) : délicieux. L’entrée, quant à elle, est fidèle à la proposition : une rosace de fines lamelles d’avocat, saupoudrées de quelques miettes de thon et d’une vinaigrette délicieuse.

Au bout de 20 minutes (moyen côté timing surtout que la salle était vide !), nous recevons les commandes :

- Carré de lieu, sauce à la crème, champignons poêlées : la sauce à la crème est légèrement poivrée et les champignons la parfument subtilement. Les haricots en accompagnement sont croquants et bien assaisonnés. Un plat rare dans les restaurants ivoiriens et qui s’avère être bien maîtrisé. Néanmoins, une petite pointe d’audace, comme une touche de curry, aurait rehaussé le tout.

- Poisson à la bassamoise : un large filet frais, cuit dans une sauce tomate légèrement relevée avec des légumes mijotés (oignons, poivrons, tomates), un trait d’ail et des herbes fraîches. En accompagnement, du riz et des allocos (qui ont le mérite de ne pas trop dégouliner d’huile). Un classique parfaitement réalisé.


Après ces généreuses portions, nous prenons une salade de fruits pour terminer sur une note légère. Si l’ananas et le pamplemousse apportent des accents acidulés, la plupart des autres fruits semblent effacés, gorgés d’eau... Une fin de repas correcte mais dont on peut largement se passer.

En bref, l’Éperlan fait parfaitement l’affaire pour un déjeuner entre collègues. C'est un lieu sans chichis, un paquebot calme qui joue sur des classiques, dans la simplicité d’un restaurant traditionnel amélioré. Les prix sont un peu en-dessous de ce que vous trouverez au Plateau (si l’on exclut les maquis du quartier). Les produits sont frais, les cuissons respectées et les assiettes copieuses. La fantaisie reste malheureusement une option.

Un conseil : mieux vaut ne pas enchaîner directement avec une réunion sous peine de piquer du nez !



mercredi 4 novembre 2015

La Vallée du Mékong - 2 Plateaux Vallon (Face au Gaia's B&B)

PRIX +++
CADRE + (ROOTS)
CUISINE +++
SERVICE ++
 
Dans la série « Les cachettes d’Abidjan », nous vous présentons notre coup de cœur : le maquis vietnamien. Ce spot asiatique situé aux 2 Plateaux-Vallon, bien caché derrière la rue des Jardins, est un endroit difficile d’accès et réservé aux connaisseurs. En véhicule, nous vous conseillons d’aller jusqu’au Gaïa’s Bed and Breakfast, de vous garer à proximité et de vous renseigner auprès des vendeuses d’encas ou de cigarettes. À partir de là, il vous faut descendre un chemin pentu rehaussé de sacs de riz enterrés et couper par un talus de pierres escarpé : le lieu se mérite. Pour vous les filles, attention à la chute, les talons ne vous seront pas très utiles ! Si vous avez survécu, vous vous retrouverez sur un terrain plat où apparait un maquis : paillotes, tables de jardin et cabanon en guise de cuisine. Le patron vous accueille d’un large sourire : vietnamien venu à Abidjan pour travailler dans les innombrables bouis-bouis asiatiques de la capitale, il a tout quitté pour s’installer chez sa femme ivoirienne qui tenait déjà le lieu afin de faire naître ce maquis hybride, à mi-chemin entre Hanoï et Abidjan!



Au bout de 15 minutes, nos plats respectifs arrivent, verdict :
- Riz cantonais : riz revenu dans un petit peu d’huile parsemé de ciboulette, de persil et de civette, agrémenté d’omelette et de morceaux de crevettes fondantes en bouche. Passée la première surprise, il se révèle excellent et bien meilleur que le produit surgelé que l’on retrouve dans trop de restaurants chinois. 
- Crevettes sautées à l’ail : entre la saveur iodée et la fraîcheur des fruits de mer, la coriandre fraîche et le petit parfum d’ail (rien de méchant, ce n’est pas ce soir que vous ferez fuir Dracula !), on ne trouve rien à redire.
- Mention spéciale aux nouilles sautées relevées par une petite sauce soja et accompagnées de poulet. La viande est tout aussi fraîche que les fruits de mers : un délice !
 
Il arrive régulièrement que nos assiettes ne soient pas vides en fin de repas, entre l’entrée appétissante et les plats tous plus bon les uns que les autres. Ce n’est pas évident de tout finir. N’hésitez-pas à demander vos reliefs à emporter si cela en vaut la peine, la pratique du doggy-bag est bien ancrée dans le lieu.  

Alors que penser de la vallée du Mékong ? Oui, pour un petit spot de semaine entre amis pour dîner : les temps d’attente sont corrects et le lieu prête à l’intimité. Non, si vous aimez le compliqué, la climatisation, les lieux recherchés : les néons sont lumineux et la musique vietnamienne est parfois difficile à supporter. Avec un rapport qualité/prix excellent (13.000 Fr à 2 avec boissons) et en dépit des escadrons de moustiques et des risques pour accéder au lieu, on peut souhaiter vivre dangereusement et faire un petit voyage vers l’Asie : le billet est low-cost mais le service et la qualité sont au rendez-vous !



vendredi 30 octobre 2015

Norima - 2 Plateaux Vallon (Face au Club House)

PRIX +
CADRE +
CUISINE -
SERVICE ++

Dimanche midi ensoleillé, fièvre du samedi soir retombée, nos estomacs crient famine : notre choix se porte donc sur le NORIMA situé derrière la rue des Jardins dans un parking non-ombragé à proximité du club house. Norima ? Non, pas un énième restaurant pseudo-asiatique venu s’échouer dans le Vallon mais bien un spot américain sentant bon les spécialités de l’oncle Sam « made in USA » et de son petit cousin l’oncle Pepito du Mexique. La mention « American cuisine » sur la devanture nous plonge dans les clichés sur les restaurants « new concept » américains et la bonne publicité dans le milieu (expatrié) du coin nous encourage à franchir l’allée qui donne sur l’entrée du restaurant (un minuscule chemin asphalté bordé de 4 tables abandonnées à la surveillance d’un miroir XXL sous un auvent protégeant du soleil). La porte sur la gauche et nous voilà dans un bâtiment bas de plafond où des conversations en anglais nous parviennent ! La décoration est raffinée, le lieu est séparé en deux parties : un espace bar/lounge et un espace restaurant dans le fond sous une lumière artificielle.

La climatisation nous rafraîchit sans trop nous glacer mais l’endroit est bruyant et sombre (au grand désespoir d’un couple de voisins tentant de faire connaissance). La carte est prometteuse : entre cocktails (avec et sans alcool) et burgers alléchants, nous nous décidons pour un Mushroom Cheese Burger à 7000 Fr, un Classic Cheese Burger à 6000 Fr et une Fried Chicken Salad à 8000 Fr (Humm! enfin une salade à la carte) et, pour goûter, une Raspberry Lemonade à 4000 Fr.

Mais vite fatigués par le bruit, nous nous déplaçons à l’extérieur vers la pergola où rapidement on nous apporte le cocktail, de l’eau et, en guise de mise-en-bouche, quelques buns moelleux accompagnés de tapenade fraiche.

L’alliance du très salé des olives noires et du très sucré des pains au lait est étrange : cela aurait été meilleur avec un toast grillé bien croustillant. Le cocktail sans alcool, quant à lui, est très sucré !!! Abus de sirop et manque d’acidité : un dosage loin d’être subtil...

Au bout de 5 minutes, nos plats respectifs arrivent, verdict :
- Fried chicken salad : une salade fraiche composée de tomates, oignons, concombres, carottes et de morceaux de poulet pané. Si on ne peut rien redire à la fraicheur des légumes, le poulet frit est assez peu assaisonné et les croûtons trop moelleux pour mériter leur nom… (datent-ils de la veille ?). Bémol pour la sauce cocktail qui est la même que celle accompagnant les burgers.
- Mushroom cheese burger : un immense burger assemblé avec de la mayonnaise, des champignons en boîte et un steak parfaitement cuit. Une bonne découverte que ne compense malheureusement pas les frites surgelées et, de surcroit, mal cuites : chaudes à l’extérieur mais froides à l’intérieur.
- Classic Cheese Burger : un burger classique avec du fromage industriel mal fondu. Même critique que le burger précédent pour les frites. Le ketchup est industriel et ou est la fameuse mayonnaise fumée affichée sur la carte ?

A la fin, nos assiettes sont tout de même vides ;-) Malgré nos estomacs pleins, l’envie de goûter un « vrai » cheesecake américain nous pousse à commander un dessert à partager. Quand l’assiette arrive, c’est un dessert proche du minimalisme : un petit pavé trône, accompagné d’un mini  pot de « coulis » (qui s’avère être de la confiture de framboises…). Manque de croustillant dans le biscuit, intérieur pâteux et lourd comme de l’attieké (au prix de 5000 Fr CFA).

Alors Norima, Norimera-pas ? Oui, pour un spot hamburger où emmener vos enfants un lendemain de soirée (vous serez tranquilles le temps qu’ils finissent…) : la cuisson de la viande est respectée, les salades fraîches et les portions conséquentes. Oui, pour les débuts de soirée « afterwork » : bonne ambiance et large carte de cocktails. 

Non, pour les sorties entre amoureux et franchement : un hamburger, même à deux, ça se mange avec les doigts et on en fout partout : un vrai « tue-l’amour ».

Le rapport qualité/prix est correct pour Cocody mais sans plus…Le manque de finitions et les petits dérapages (notamment sur les frites ou le cheese-cake) empêchent d’atteindre l’excellence